Tuesday, July 9, 2013

L'impôt : un vol odieux, coupable et lâche

Selon Benjamin Constant, il faut des garanties constitutionnelles contre les abus du pouvoir, en particulier contre l’accroissement indéfini des impôts. En effet, « tout impôt inutile est un vol », écrit-il, « un vol d’autant plus odieux, qu’il s’exécute avec toutes les solennités, de la loi ».


 Un axiome incontestable, et qu’aucun sophisme ne peut obscurcir, c’est que tout impôt, de quelque nature qu’il soit, a toujours une influence plus ou moins fâcheuse. Si l’impôt produit quelque fois un bien par son emploi, il produit toujours un mal par sa levée. Il peut être un mal nécessaire ; mais, comme tous les maux nécessaires, il faut le rendre le moins grand possible : plus on laisse de moyens à la disposition de l’industrie des particuliers, plus un état prospère. L’impôt, par cela seul, qu’il enlève une portion quelconque de ces moyens, est infailliblement nuisible. Plus on tire d’argent des peuples, dit M. de Vauban dans la dîme Royale, plus on ôte d’argent au commerce. L’argent du royaume le mieux employé est celui qui demeure entre les mains des particuliers, où il n’est jamais inutile ni oisif.
J.J. Rousseau, qui, en finances, n’avait aucune lumière, a répété après beaucoup d’autres, que, dans les pays monarchiques, il fallait consommer par le luxe du prince l’excès du superflu des sujets, parce qu’il valait mieux que cet excédent fût absorbé par le gouvernement que dissipé par les particuliers. On aperçoit dans cette doctrine un mélange absurde de préjugés monarchiques et d’opinions républicaines. Le luxe du prince, loin de décourager celui des individus, lui sert d’encouragement et d’exemple. Il ne faut pas croire qu’en les dépouillant il les réforme. Il peut les précipiter dans la misère, mais il ne peut les ramener à la simplicité. Seulement la misère des uns se combine avec le luxe des autres ; et c’est de toutes les combinaisons la plus déplorable.
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