Qui
eût cru qu’après l’effondrement du bloc soviétique, les contrées
paisibles de
la démocratie européenne, et surtout française, puissent être
saisies par les pieuvres de la tyrannie ? Pourtant, force est de
constater que, sur les plans pénal et policier, fiscal et
social, économique, sans compter la pensée, les bras torves et
puissant de la bête viennent étreindre la France de leurs ventouses
répugnantes.
De
paisibles manifestants sont aspergés de gaz lacrymogènes, parfois
violentés,
emmenés en garde à vue, certes dans le cadre de manifestations non
déclarées, non autorisées, mais aussi de « veilles » sans attroupements.
Quoique l’on puisse penser de la légitimité
intellectuelle de la conviction des « anti mariage pour tous », de
l’opportunité d’encore manifester contre une loi démocratiquement votée,
les moyens policiers employés sont pour
le moins disproportionnés. Au point que le Conseil de l’Europe ait
cru bon de tancer la France pour son « recours excessif à la force ». Le
cas du jeune Nicolas, condamné à deux mois de
prison ferme, est à cet égard alarmant. Pour s’être verbalement
élevé (et on le comprend) contre une arrestation abusive, et avoir
refusé un prélèvement ADN, en la demeure on ne peut plus indu…
Police et Justice se font ont ici craindre en toute brutalité,
rompant le lien de confiance qui aurait du s’établir entre ces
institutions républicaines et le simple citoyen. D’autant que les
manifestants d’extrême-gauche, les agriculteurs saccageurs, les
racailles pilleuses bénéficient de forces de police moins lourdes et
surtout plus conciliantes. Pourquoi ? Parce qu’ils
assurent la base de l’électorat de gauche, parce qu’ils sont plus
violents. Pensons aux casseurs syndicalistes et cégétistes, qui ont
failli bénéficier, sur proposition du Sénat, d’une loi
d’indulgence et de relaxe pour leurs méfaits. Une police aux ordres,
une police politique… Quand la justice relaxe ou du moins offre le
sursis à de réels délinquants, de plus n’osant pas revoir
sa position sur les mineurs, d’autant plus actifs et délétères
qu’ils sont à peu près inattaquables. Pire, la police et la justice,
dites républicaines, abandonnent de nombreux quartiers qui à
des mafias, qui à la charia…
Pourtant,
la justice parait d’une sagacité, d’une vélocité admirables lorsqu’elle
va fouiller les poubelles de la corruption affairiste et politique :
haro sur l’affaire Bettencourt, haro sur l’affaire Tapie ! Enfumage
médiatique et acharnement de magistrats roses et
rouges sur de vieilles lunes, pour faire oublier au présent les
nombreux édiles socialistes menacés ou réellement condamnés. Au point
que la transparence de la manœuvre -viser et abattre Sarkozy-
en devienne obscène, que l’on finisse par se prendre d’amitié pour
ce dernier et pour Tapie. Ne serait-ce que parce que la faute est aux
textes sur le financement des partis, qui devraient être,
au lieu de pseudo-moralement contingentés, absolument libres et
publics. Par ailleurs, quand on sait combien Tapie fut spolié à
l’occasion de la nationalisation du Crédit Lyonnais (l’une des plus
grandes banque mondiales, ainsi dévastée, et dont les archives ont
opportunément brûlé) on parviendrait à prendre fait et cause pour lui.
Peut-être, « en bande organisée », a-t-il pu
infléchir son dossier et bénéficier d’un arbitrage et d’un
remboursement indus, il n’en reste pas moins que ce qui n’est peut-être
pas un vol d’un particulier aux dépens de l’Etat, est passible
du pénal quand le vol institutionnalisé et permanent de l’Etat et de
son oligarchie à l’encontre des entreprises et des individus est
sanctifié au nom du mythe coûteux et contreproductif de la
solidarité sociale.
Car
la pieuvre, outre des bras policiers et pénaux, à de longs bras fiscaux
et
sociaux. Une fiscalité à plus de 50 % qui est un flagrant désaveu au
droit de propriété tel qu’inscrit dans la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen ; une dépense publique (57% du
PIB) qui croît sans cesse ; un déficit public qui, malgré les
véreuses promesses, gonfle à 3,7% ; une dette abyssale creusant le dos
de chaque citoyen vivant et à naître ; une
courbe du chômage qui ne se s’inverse pas (sinon au moyen d’emplois
de fonctionnaires, d’emplois aidés, d’artifices statistiques, grâce à
des changements de catégorie) ; un exil
entreprenorial exponentiel ; un travail au noir incommensurable…
Sans compter le contrôle fiscal, dont on se demande parfois s’il est,
moins que comptable, politique. Un projet de loi
fiscale (n°1011) est à cet égard éclairant : il prévoit d’autoriser à
recourir « à tout mode de preuve, y compris illicite », pour pratiquer
l’inquisition. Notre Etat aurait donc
tous les droits, y compris illicites ? Jusqu’à ce que la tyrannie
devienne licite au vu de tous.
La « police de la pensée voit ses bras fourmillants
lui pousser de partout. Il y a une pensée correcte, progressiste et
sociale, de gauche, keynésienne et multiculturelle (y compris si ce
multiculturalisme est offert à une monoculture rétrograde,
intolérante et criminelle). Il y a des pensées dites « populistes »,
« néo » ou « ultralibérales », qui ne méritent que le mépris et la
stigmatisation. Les lois
Pleven, Gayssot, Lellouche et Perben, ces lois mémorielles,
permettent à des associations comme SOS Racisme, voire d’obédience
islamiste, de jeter devant les tribunaux ceux que la liberté
d’expression chatouillerait… Que certaines pensées soient
nauséabondes, antisémitisme de Céline ou phrases d’un livre prétendument
saint que nous ne nommerons pas, soit. Mais faut-il sonder, les
pages, les reins et les consciences devant des tribunaux qui, par
ailleurs, feraient mieux de s’occuper de la réelle criminalité ? Qu’il
soit nécessaire de pouvoir, sur un site
gouvernemental, « signaler des comportements illicites sur
internet », quand il s’agit d’escroqueries ou d’usurpations d’identité,
bien. Mais ne risque-t-on pas là de signaler un
discours de haine qui n’en est pas un et qui, de plus, n’est qu’un
discours ? La haine musulmane -des Juifs, de l’Occident, des libertés-
est tolérée, quand la critique de celle-ci est
soupçonnée des pires bassesses. Sans oublier que pensée et
information ne vont pas l’une sans l’autre. Il ne faut pas dire
l’origine ethnique et culturelle de la délinquance, le coût de
l’immigration (ses dépenses sociales, sans compter sa délinquance)
supérieur de 0,2 % aux gains. Quant aux journalistes qui publieraient
des informations sur le consultable patrimoine des élus,
ils pourraient encourir jusqu’à deux ans de prison, ce dans la cadre
d’un projet de loi sur la Transparence. Risible transparence. Si ce
n’était si grave…
Ce
n’est plus en ironisant qu’il faudra qualifier la France de dernier
état
communiste d’Europe. Sa pieuvre étatique s’accommode et s’emmêle des
pieuvres délinquantes et théocratiques, ce aux dépens du citoyen et de
la démocratie libérale enfuie. Comment briser leurs
bras ? Quelle explosion ? Quelle paisible vague de conscience et de
libertés ?
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