Le socialisme est un système de type collectiviste qui se traduit
essentiellement par la propriété publique des instruments de production.
Autrement dit, seul le gouvernement peut être propriétaire du capital
productif de l’économie.
L’autre terme souvent utilisé pour désigner le socialisme est la
planification centrale. C’est que dans ce système, il n’y a plus
d’entrepreneurs, juste des fonctionnaires. Il n’y a plus de concurrence
ni de profits. L’État a le monopole sur tout et décide de quoi et
combien produire.
Comme il n’y a plus de profit, plus rien ne motive les travailleurs.
Ceux-ci ne peuvent pas améliorer leur sort en travaillant plus dur ou en
améliorant leurs compétences. C’est pourquoi les systèmes socialistes
voient leur productivité baisser drastiquement. Il en résulte une baisse
de la production et des pénuries. Par exemple, avant d’adopter le
communisme, la Russie était un gros exportateur de céréales, alors qu’à
une certaine époque sous le communisme, elle n’en produisait plus assez
pour nourrir sa propre population, devenant éventuellement le plus gros
importateur de céréales au monde.
De plus, sans profit, l’innovation n’est pas encouragée. Pour qu’un
individu donne le meilleur de lui-même, il faut que ça en vaille la
peine. Si personne ne peut profiter de son travail acharné ou des
découvertes engendrées par son génie créatif, personne n’aura la
motivation nécessaire à faire avancer la société vers un meilleur niveau
de vie. L’absence de profit complique aussi les décisions
d’investissement. Comment comparer deux investissements différents sans
profit? Les pays socialistes accusent donc généralement un retard
technologique important.
Karl Marx, auteur du « Manifeste du Parti Communiste », proclamait que
dans le système qu’il préconisait, tous contribueraient à la mesure de
leurs habiletés et chacun en bénéficerait selon ses besoins (« from each according to his abilities, to each according to his needs »).
Cependant, nous avons tous des besoins différents. De nos jours, mêmes
des individus considérés comme pauvre ont un lecteur DVD. Pourtant, cet
objet n’existait pas il y a quelques décennies. Le planificateur
aurait-il jugé ce bien superflu pour la population? Possiblement. C’est
donc le planificateur qui a le pouvoir de décider de ce que nous avons
besoin et de ce que nous sommes supposés vouloir.
Dans un système libre, les travailleurs génèrent un effort suffisant
pour combler leurs besoins. Quel est leur incitatif à travailler à la
mesure de leur pleine capacité si leurs besoins sont « assurés » d’être
comblés par l’État? Cela crée un conflit entre ceux qui produisent plus
qu’ils ne consomment et ceux qui consomment plus qu’ils ne produisent.
Par ailleurs, dans le système socialiste, tous les travailleurs
deviennent des employés de l’État et deviennent donc les outils des
planificateurs. La grande puissance de cet employeur lui confère une
autorité absolue sur les travailleurs, qui ne deviennent alors que de
vulgaires esclaves au service d système.
Comme il n’y a plus de concurrence, les consommateurs n’ont plus
vraiment de choix. Seuls les produits de l’État sont offerts et ce
dernier n’a aucune incitation à se démener pour offrir des produits
innovateurs et meilleurs pour distancer un concurrent puisqu’il a le
monopole. Comme il n’y a plus de choix, la qualité des produits et du
service importe peu.
La planification d’une économie est une tâche excessivement difficile,
voire impossible. Comment savoir combien il faudra produire de voitures
ce mois-ci? Comment savoir quels types de voitures seront requis?
Comment savoir les préférences des consommateurs puisque ceux-ci n’ont
plus de choix? Prenons par exemple la production d’un pain. Le
producteur doit prévoir la demande pour en produire assez, mais pas
trop. Il doit ensuite acheter du grain ainsi que les autres ingrédients.
Le producteur de grains doit aussi planifier sa récolte en fonction de
la demande de pain, mais aussi d’autres utilisations du grain. Il aura
besoin de semences, de fertilisants et d’essence pour ses tracteurs. Les
producteurs de ces trois intrants devront à leur tour planifier la
demande. Ce raisonnement continue à l’infini. La coordination effectuée
par les marchés entre les différents acteurs économiques est une tâche
magistrale qu’aucun planificateur ne peut effectuer, même s’il est armé
d’un ordinateur hyperpuissant.
Comme l’État est partout dans un système socialiste, cela crée un
environnement très fertile à la corruption. Dans ce système, le seul
moyen d’améliorer sa situation est d’utiliser le pouvoir coercitif de
l’État. Dans son livre « La route de la servitude », l’économiste
Friedrich Hayek démontre comment il est inévitable que le socialisme se
transforme graduellement en dictature totalitaire.
Le socialisme vise à diriger les ressources de la société vers un idéal
unique Et comme les ressources sont toujours limitées, le planificateur
socialiste doit faire des choix, il doit prioriser. Il est évident que
l’ordre de priorité serait différent pour chaque personne car nous avons
tous des besoins, valeurs, préférences et idéaux différents. Les choix
des planificateurs doivent donc être imposés de force à la société. Il
n’y a pas de place pour les désirs individuels dans le socialisme.
La planification centrale mène inévitablement à la dictature totalitaire
parce que celle-ci est le meilleur moyen de contraindre les individus à
obéir aux vus des planificateurs de façon à réaliser l’idéal
socialiste. La planification centrale mène donc naturellement vers une
réduction substantielle de la démocratie. Le socialisme ne peut être mis
en pratique que par des méthodes que les socialistes eux-mêmes
désapprouvent.
Dans une société libre et démocratique, les pouvoirs de l’État sont
limités par la loi et la constitution, lesquelles protègent les droits
et libertés ces citoyens. Dans un système socialiste, la disparition
graduelle de la démocratie mène à l’affaiblissement du système légal. Le
pouvoir étatique devient donc arbitraire plutôt que démocratique. Les
planificateurs peuvent donc utiliser la loi pour contraindre les
citoyens à leur obéir, plutôt que pour préserver leurs droits et
libertés.
Même si les planificateurs ne se concentrent initialement que sur les
aspects économiques de la société, il en résulte inévitablement un
contrôle prépondérant dans toutes les sphères d’activité de nos vies,
puisque tel que démontré dans l’introduction de ce livre, nous faisons
tous des dizaines de décisions économiques par jour; l’économique est
partout dans nos vies. L’absence de liberté économique est donc
inextricablement liée à la disparition de la liberté politique.
Dans une société libre où les moyens de production sont répartis parmi
des millions d’individus agissant indépendamment, personne ne peut avoir
suffisamment de pouvoir pour diriger nos vies, mais dans un système
socialiste où tous les moyens de production sont détenus par une seule
entité, l’État, le petit groupe à la tête de cette entité a une emprise
absolue sur nos vies. Dans ce système, ce sont les fonctionnaires qui
décident, à leur discrétion de qui, quoi, quand et comment (« who?, whom? » comme le disait Lénine).
Le régime socialiste implique aussi que les médias soient la propriété
de l’État. L’information perd alors son indépendance puisqu’elle ne
provient plus que d’une seule source. La vérité n’a plus d’importance
puisque tout ce qui est dévoilé au public a, au préalable, été approuvé
par les dirigeants ou a même été inventé de toutes pièces par ceux-ci.
Les dirigeants obtiennent alors la possibilité d’utiliser les médias
pour arriver à leurs fins. Ils peuvent être utilisés pour déformer la
réalité, voire créer des mythes, de façon à justifier des actions
normalement indéfendables. De plus, toute critique du régime doit être
supprimée de façon à ne pas affaiblir le soutien du peuple.
Dans un système socialiste, les planificateurs ne contrôlent pas
seulement la nature et la quantité de ce qui est produit, mais aussi la
façon dont la production est distribuée à l’intérieur du pays. Ils
peuvent donc diriger la production de façon à discriminer les région ou
groupes qui ne supportent pas le régime.
Les dirigeants des régimes socialistes sont toujours des êtres
impitoyables dépourvus d’humanisme et des tyrans mégalomanes sans
scrupule. Comme l’application du socialisme repose sur la contrainte, la
bonne tenue du système nécessite beaucoup de surveillance, voire
d’espionnage, ainsi que des actes de répression et de coercition (par
exemple la Gestapo). Les hommes qui ont les aptitudes nécessaires à ces
tâches sont souvent autocratiques et raffolent du pouvoir. Or ces
positions sont souvent celles qui permettent d’accéder aux plus hauts
échelons. Lénine, Hitler, Mussolini, Mao, Pol Pot, Mengistu, Kim Jong
Il, Allende, Castro et éventuellement Hugo Chavez entrent tous dans
cette catégorie. De plus, comme le disait Lord Acton en 1919 : « Le pouvoir a tendance à corrompre, et le pouvoir absolu corrompt absolument ».
La société qui découle d’une organisation socialiste devient vite
invivable pour le commun des mortels, qui en viennent éventuellement à
fuir le pays. Le parti au pouvoir en vient rapidement à la conclusion
que pour éviter l’effondrement du système par l’attrition, les
déplacements des citoyens doivent être restreints. L’illustration la
plus éloquente en est certainement l’ignoble mur ayant séparé
l’Allemagne de l’Est du reste du monde pendant si longtemps. Encore
aujourd’hui, les Cubains et les Coréens du Nord, entre autres, vivent
encore sous cette contrainte et risque leur vie pour arriver à fuir leur
pays.
La recette socialiste :
Comme nous l’avons vu avec les exemples du Chili des années 1970s et du
Vénézuela des années 2000s, ainsi que dans plusieurs autres cas (Cuba,
Allemagne de l’Est, Corée du Nord, etc), l’implantation d’un régime
socialiste comprend des expropriations d’actifs, la centralisation du
pouvoir, le contrôle des médias et l’ascension de dictateurs monstrueux.
Les symptômes du socialisme sont inévitablement la diminution de la
qualité des produits, l’inadéquation de l’offre de produits en fonction
des besoins et désirs des consommateurs, de sévères pénuries, des
systèmes de rationnement, des retards technologiques importants, une
faible productivité des travailleurs, de la répression, la perversion du
système de justice, l’apparition de restrictions quant aux
déplacements, la disparition de l’information véridique et de la liberté
de presse, l’affaiblissement (voire l’extinction) de la démocratie et
des droits humains et surtout l’anéantissement de la liberté.
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