Comme les États-Unis, beaucoup de pays démocratiques souffrent d’un taux de chômage incessamment élevé, d’une dette publique mirobolante et d’une profonde dépression économique. Tandis que beaucoup accusent les politiciens de leurs maux, pratiquement personne ne met en cause le système démocratique. Néanmoins, si vous y pensez, il apparaît clair que c’est la nature collectiviste de la démocratie qui nous a conduit à ce désastre.
Durant les 150 dernières années, les dettes publiques
ont inexorablement augmenté. Pendant cette période, les dépenses des
gouvernements sont passées de 12% du PIB à un colossal 47%, dans les
plus grands États occidentaux.
Dans le même temps, le code de réglementation fédéral
des États-Unis a gonflé jusqu’à devenir énorme, passant d’un volume à
pas moins de 200. Cela démontre que l’ingérence de l’État dans les vies
privées des individus a sans cesse augmenté et que la démocratie est un
danger pour la liberté.
Ces tendances ne sont pas des coïncidences. Elles
sont les conséquences logiques de principes et de dynamiques initiées
par le système démocratique. En démocratie, les hommes politiques sont
largement incités à laisser croître dettes et taxes. Après tout, ils
sont au pouvoir pour un court laps de temps et, par conséquent, ils se
comportent comme des locataires à courte vue plus que comme des
responsables ou des propriétaires décidant de leur avenir.
Quand ils dépensent trop, empruntent à tout-va ou
font tourner la planche à billets, ce sont leurs successeurs qui devront
en gérer les conséquences négatives, et qui subiront ces mêmes effets
pervers. Malgré les rhétoriques d’austérité, les dettes publiques ne
cessent de croître dans la plupart des pays démocratiques. « L’austérité
» est en fait un code pour dire : « nous dépensons moins que ce que
nous avions voulu, mais plus que par le passé ». Et finalement, ils
décident d’augmenter impôts et taxes plutôt que de diminuer les dépenses
pour réduire les déficits.
Une démocratie est comparable à un dîner dans un
restaurant avec un groupe de personnes ayant préalablement décidé de
diviser l’addition en parts égales. Imaginez que si vous commandez de ce
délicieux dessert à 10€, vous ne payez seulement qu’une fraction de
celui-ci et les autres règlent le reste. Dès lors, chacun mangera et
boira plus qu’il n’aurait pu se permettre si il avait réglé lui-même sa
propre addition.
Le résultat en est une addition totale bien plus élevée – et personne ne sera en mesure de faire quelque chose.
En démocratie, les électeurs ont la chance de faire
porter leurs désirs personnels sur les épaules de la collectivité. Les
assistés sociaux demandent des prestations sociales plus élevées, les
parents veulent une éducation gratuite et le lobby des agriculteurs des
subventions plus généreuses, et ainsi de suite. Chacun s’efforce de
vivre aux dépens des autres, mais au final, presque tous y perdent,
comme les compagnons de dîner de notre exemple.
Ainsi, l’homme politique qui promet le plus – qu’importe si c’est réaliste – remporte généralement l’élection.
Si la démocratie est construite d’incitations
perverses de la sorte, quelle en serait l’alternative ? Les gens tendent
à croire que la seule alternative à la démocratie est la dictature. Ils
assimilent généralement démocratie et liberté, mais c’est un non-sens.
La démocratie est dirigée par « le peuple », ou plus
exactement la majorité. L’alternative logique au règne de la majorité,
c’est la souveraineté de l’individu. En d’autres termes, la liberté.
Plutôt qu’un gouvernement qui dépense sans compter les recettes des
impôts et prend des décisions à la place des personnes, les individus
pourraient dépenser leur propre argent et prendre leur propre décision.
La démocratie est une forme de collectivisme dans
lequel l’individu est soumis aux volontés collectives. C’est un système à
taille unique ne correspondant à personne, dans lequel des milliards de
choix individuels sont réduits à un petit nombre de décisions
coercitives prises par les politiciens.
Une bien meilleure alternative à un système si
centralisé serait d’avoir une multitude de systèmes décentralisés. Cela
créerait une sorte de marché de la gouvernance, sur lequel les nouveaux
types de gouvernements pourraient être essayés et testés.
Revenons
à notre exemple du dîner : si les clients pouvaient choisir différentes
tables sur lesquelles diviser l’addition, ils sentiraient beaucoup plus
les effets négatifs du coût de leur dîner – relativement aux autres
tables. Dès lors, le mécanisme de compte-rendu fonctionnerait bien
mieux. Les tables entreraient en concurrence les unes avec les autres,
de sorte que les plus irresponsables et dispendieuses seraient
rapidement désertées. Ainsi, décentralisation et concurrence
favoriseraient les comportements responsables.
Dans le système démocratique des États-Unis, un État
ou un groupe peuvent se permettre de vivre aux dépens des autres. Dans
l’Union Européenne (UE), un État peut charger les autres de sa dette et
les pays les plus frugales ne peuvent s’en échapper.
Mais la Suisse – géographiquement positionnée au
centre de l’UE – n’a jamais pris part à cette folie collectiviste et ne
souffre que peu de la crise économique (son taux de chômage actuel est
d’un modeste 3,1%). Le pays doit vivre par ses propres moyens, et
surtout, les autres États ne peuvent pas dépenser l’argent des Suisses
et vivre à leurs dépens.
La démocratie suisse est elle-même extrêmement
décentralisée. Elle s’organise en 26 cantons, qui comptent environ
chacun 300 000 habitants. Ces cantons jouissent d’une remarquable
autonomie, et ils se concurrencent en matière de taxes, de
réglementations, de santé et d’éducation. Grâce à cette concurrence, les
individus et leurs entreprises ne votent pas seulement avec leurs
bulletins, mais aussi avec leurs pieds. Cela encourage une gouvernance
sensible et appliquée, qui a conduit à la prospérité et la stabilité
sociale de la Suisse.
De plus, la Suisse est – au niveau fédéral, cantonal
et municipal – une démocratie directe par certains de ses aspects. On
pourrait, par conséquent, nous opposer que ce pays alpin offre un
argument de plus en faveur de la démocratie ; néanmoins, son succès
semble plus tenir de ses structures décentralisées composées d’unités
relativement petites.
En terme de gouvernance, « small is beautiful ». Des
20 régions les plus prospères au monde, la plupart d’entre elles ont
moins de 8 millions d’habitants. Grand nombre d’entre elles, comme
Singapour, Hong-Kong, le Liechtenstein et Monaco, ne sont pas des
démocraties libérales typiques.
La crise économique actuelle ne peut pas se résoudre
par davantage de démocratie, de centralisation et d’ingérence
gouvernementale. Il n’y a aujourd’hui que 200 États pour 7 milliards
d’individus. C’est bien trop peu. Nous avons besoin d’un meilleur marché
de la gouvernance, à l’intérieur duquel plus de pays se concurrencent
pour attirer populations et entreprises. Cela fera baisser les taxes,
les impôts, et favorisera croissance économique et stabilité sociale.
La démocratie est viciée parce qu’elle est un système collectiviste,
tout comme le socialisme et le fascisme l’étaient. Nous devons la
désagréger afin de la réparer.
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