Xavier Kemlin, celui qui a porté plainte contre Valérie
Trierweiler pour détournement de fonds publics. Il nous en a dit plus
sur ses projets et les buts qu'il vise.
Et tant pis si la première plainte a été classée sans suite par le
Parquet de Paris, où Bruno Nataf, vice-procureur, a argué que "les faits dénoncés ne constituent pas une infraction pénale" :
Xavier Kemlin ne compte pas en rester là comme il nous l'a expliqué et,
comme le permet l'article 85 du code de procédure pénale, c'est auprès
du doyen des juges d'instruction du TGI de Paris qu'il a porté plainte
vendredi(PDF de la plainte). Toujours pour les mêmes raisons, à savoir que les fonds publics "ne
peuvent servir à loger, nourrir, blanchir, vêtir, payer les voyages
ainsi que le personnel d'une dame avec qui la nation n'a aucun lien
juridique" :
Xavier Kemlin en mars 2013, lors de son dépôt de plainte à Saint-Étienne
Mais pourquoi lui ? "Né avec une cuillère en argent dans la bouche" selon
ses propres dires, il estime que les plus fortunés ont de plus hautes
responsabilités et ne peuvent pas rester silencieux face à la rapide
dérive française. Et de condamner les détournements de fonds publics, le
cumul des mandats et ces politiques qui ne font ce métier que pour en
tirer profit, avec l'espoir en filigrane d'un homme providentiel qui
vienne nettoyer les écuries d'Augias. Mais, aussi honnêtes soient les
hommes politiques, peuvent-ils ne pas succomber à ces travers ?
Sans trop d'illusions sur ce sur quoi sa plainte peut déboucher au
plan purement juridique, Xavier Kemlin entend surtout mobiliser le plus
de Français possible pour soutenir sa démarche, via la création d'une
association qui se constituera partie civile avec lui, et qu'il espère
voir rejointe par "plusieurs centaines de milliers de Français" voire plus encore, en contactant directement son avocat à andre-buffard@wanadoo.fr.
En ligne de mire, la dénonciation de ces politiques "tous pourris", qui se servent de l'argent public pour leur intérêt propre. Et, ambitieux, il ne vise pas moins que "la destitution de François Hollande" puisque,
sur l'absence de déclaration de patrimoine commun avec Valérie
Trierweiler ou sur le financement public des activités de Valérie
Trierweiler, le président a fraudé dans au moins un des deux cas.
Ou, comme le résume simplement cette image de la page Facebook "Pour la transparence du patrimoine de F. Hollande et Valérie Trierweiler" :
Sans tourner autour du pot, Xavier Kemlin n'hésite pas un instant quand on lui demande son avis sur les tentatives de contre-feux de l’Élysée sur l'ISF de François Hollande :
"Valérie Trierweiler n'aurait pas un patrimoine suffisant pour
que, avec François Hollande, ils doivent payer l'ISF (NDLR : seuil de
1,3 million €) ? Ça me fait bien rigoler. Je rachète n'importe quand à
M. Hollande sa villa avec piscine de Mougins à deux fois l'estimation qu'il donne officiellement !".
Des accusations de sous-estimation flagrante de patrimoine que le Canard Enchaîné faisait aussi, déjà en 2007 !
Le pourfendeur d'un capitalisme dévoyé
Et le mur des cons du
Syndicat de la Magistrature, sur lequel les syndicalistes de ce
syndicat très à gauche épinglaient les visages de leurs ennemis ou
cibles ? Son existence ne surprend guère cet habitué des prétoires, pour
qui il ne fait aucun doute que la justice n'est plus rendue de manière
objective en France. Que ce soit pour avantager les politiques ou les
gros actionnaires dans les affaires où il s'estimait floué comme celle
du rachat d'Hyparlo.
Car si Xavier Kemlin a une bête noire en la personne de François
Hollande, il met dans le même sac les hommes politiques des trente
dernières années. Nicolas Sarkozy inclus, pour lequel il se flatte de
n'avoir pas voté. La France ne serait plus guère qu'une "république bananière".
Plus largement, c'est aussi aux dirigeants d'entreprise qui ont dévoyé
le système capitaliste qu'il s'en prend - dans différents procès contre
la Société Générale, Carrefour ou d'autres. Des grandes sociétés ou le
capitalisme managérial a remplacé l'entrepreneuriat d'hier et où les
cooptations dans les conseils d'administration sont faites pour caser
les amis plus que dans l'intérêt de l'entreprise. Une pratique largement héritée du secteur public en France, où la consanguinité avec l'administration continue à faire des dégâts réguliers.
Et le business angel qu'il est de souligner par ailleurs les dégâts massifs que la fiscalité cause à la France : en surtaxant les plus-values, la France décourage la création d'entreprise et le capital risque, en taxant le capital avec l'ISF, "un impôt au rendement négatif", la France fait fuir les dizaines de milliards de capitaux dont elle aurait besoin pour se redresser.
Mise à jour 18h20 :
Alors que Xavier Kemlin devait être l'invité du Grand Journal ce soir
29 avril, Canal + a annulé au dernier moment, indiquant qu'il n'y avait
"plus assez de place dans [leur] conducteur". Thomas Lacroix du groupe
Canal + a ajouté : " Loin de nous l'idée de vous boycotter, bien au
contraire, je me permets de garder contact avec vous pour vous recevoir
très prochainement." De son côté M. Kemlin estime quant à lui que cette
annulation est le résultat de pressions venues de l'Elysée.
En outre, M. Kemlin nous a indiqué qu'une vidéo postée par lui sur
Youtube au sujet de sa plainte, et visionnée plus de 450.000 fois, vient
d'être retirée.
No comments:
Post a Comment