La Fayette, inlassable champion de la liberté. Héros aux États-Unis, méjugé en France.
Pendant la plus grande partie du vingtième siècle, une culture
d’inspiration jacobine ou marxiste a imprégné le pouvoir,
l’administration, l’université et même l’enseignement primaire et
secondaire de notre pays. Un certain nombre de grands penseurs libéraux
français comme Etienne de La Boetie, Destutt de Tracy, Jean-Baptiste
Say, Frédéric Bastiat, Alexis de Tocqueville sont ainsi tombés peu à peu
dans l’oubli. Ils y seraient encore si les Etats-Unis n’en avaient pas
cultivé la mémoire, ce qui nous a permis de les redécouvrir et de les
rééditer.
D’autres grands libéraux ont gardé un certain lustre dans l’Histoire de
France, mais pas parce qu’ils étaient libéraux : Turgot comme ministre
des finances, Condorcet comme mathématicien, Benjamin Constant comme
romancier, Guizot comme premier ministre. Mais là encore, c’est aux
universitaires américains que l’on doit de se rappeler qu’ils ont été
aussi de grands économistes, philosophes ou humanistes libéraux.
Dans ce Panthéon, La Fayette occupe une place à part, car il n’est
jamais tombé dans l’oubli en France, à cause de ses performances
militaires en Amérique et de son rôle politique en France pendant la
révolution. Mais l’analogie avec ceux que je viens de mentionner est que
seuls les historiens américains ont vu ce qu’il était réellement : un
paladin inlassable des libertés individuelles, combat qu’il a poursuivi
jusqu’à son dernier souffle, pour lequel il a exposé sa vie et sacrifié
sa fortune. Il lui aurait peut-être aussi sacrifié sa famille s’il
n’avait eu une femme admirable qui l’a constamment soutenu avec un
dévouement total.
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