Ce combat que même la Ligue des Droits de l'Homme, nous devrions tous le soutenir. Pourquoi ? Parce que ces contrôles sont légaux. Le Président Hollande, pour lequel tous ces "jeunes" et moins jeunes ont sans doute voté, en pensant sortir de la France "sarkozyste et fasciste", avait promis non pas de supprimer les contrôles policiers au faciès, mais de rendre leur procédure lui transparente (voir "lui, président"), mais ça, c'était avant.
Que les électeurs degôche lisent les conclusions de la défense, que le Monde rapporte : "l'avocat du Trésor affirme que les policiers ont agi dans le cadre de l'application de l'article 78-2 du code de procédure pénale, qui encadre les contrôles d'identité. Ceux-ci peuvent avoir lieu sur réquisition du procureur ou dans le cadre d'un "trouble à l'ordre public" et peuvent ainsi "concerner n'importe quel citoyen même en l'absence de toute commission d'infraction". Dans ses conclusions, l'Etat ne conteste pas l'aspect discriminant des contrôles, mais affirme que les agents de police avaient le droit de les effectuer".
Vous comprenez pourquoi la lutte contre les contrôles policiers au faciès nous concerne tous ? Tous simplement parce que nous sommes tous ou nous serons tous victimes de la toute puissance des agents de l'état (police, fisc), à un moment ou à un autre. Nicolas Bernard-Brusse , que le député Mariton est allé visiter en prison, en sait quelque chose. La police a tous les droits. Il n'y a pas que les délinquants de Villiers le Bel qui sont victimes des abus policiers.
Du coup, n'y a t-il d'espoir pour tous ces français qui subissent l'arbitraire ? Bien sûr que si. Reste à savoir s'il existe des politiques désireux de mettre en oeuvre des mesures palliatives.
Déjà, il faut partir du principe que dans le cadre actuel, d'un état socialiste, jamais les contrôles policiers ne cesseront.
La présence sur le territoire national implique de se soumettre à un corpus d'obligations directement lié à l'existence du socialisme. Si les étrangers ou les français de type maghrébins sont en priorité surveillés, c'est parce que l'Etat pense qu'il doit :
- contrôler ce que les gens choisissent de consommer (d'où, toute cette absurde lutte contre le trafic de drogue qui ne fait qu'enrichir les mafias et remplir les prisons)
- s'occuper des gens que le système qualifie de pauvres (d'où tout ce système social composé d'allocations diverses et variées qui recèlent en elles-mêmes leur potentiel de destruction du système, vu que le nombre d'allocataires n'a pas de limites)
- effectivement détenir le monopole de la violence
Les conclusions sont donc très claires : c'est pas réguler les contrôles
policiers au faciès qu'il faut mais bien les supprimer. L'Etat n'arrive
pas à penser en dehors du cadre, et ne parvient pas à concevoir un
monde sans contrôles. Pourtant, toutes les enquêtes le montrent, la présence policière n'est pas de nature à rassurer la population (voir Malgré la présence des policiers, les habitants du 18e arrondissement ne se sentent pas en sécurité), elle ne fait que souligner l'existence de l'insécurité, sans y apporter de réponse durable.
Autre Question : à quoi sert l'obligation d'avoir une carte d'identité sur soi ?
La tragique actualité terroriste qui endeuille Londres et Paris montre
qu'au final, le niveau de dangerosité est le même, alors qu'au Royaume
Uni, il n'y a pas d'obligation d'avoir une carte d'identité. Le Parti Libéral Démocrate britannique et
les Conservatives, qui ne sont pas des irresponsables puisqu'ils gèrent
le Royaume Uni, ont salué l'échec de la tentative (de Gordon Brown,
socialist) d'introduire une carte d'identité outre-Manche. Alors
pourquoi pas chez nous aussi ?
Rappelons que la Carte d'Identité Nationale française est un héritage de Vichy (au même titre que la médecine du travail ou les tickets resto). Alors qu'est ce que Jean-Marc Ayrault, degôche donc progressiste, attend pour l'abolir ?
En attendant que l'idée fasse son chemin, Copwatch France va continuer son travail de recensement des policiers déviants. La police vous surveille parce que vous êtes arabe, noir, blanc ou catholique? Surveillez la police !
Carte d’identité, Ordre des médecins, tickets-repas, rugby à XV... leur origine commune
Cécile Desprairies, philosophe, germaniste, auteur de plusieurs livres sur l’occupation, a mis à jour l'héritage oublié de Vichy. Elle répond à Libération :
"Du code de la route à la carte d’identité en passant par les
tickets-repas, les CRS, la police nationale, toutes ces mesures viennent
du gouvernement collabo de Vichy…
Le plus symbolique : Vichy institue la carte d’identité obligatoire
pour surveiller et contrôler la population et, surtout, exclure les
«étrangers». Avec un numéro national qui est toujours celui de la
Sécurité sociale aujourd’hui. A la Libération, certains pays ont
supprimé cette carte. La France l’a gardée.
Il fallait prouver qu’on était français pour avoir cette carte
d’identité, et le numéro national mis au point en 1940 est toujours
celui de la Sécurité sociale aujourd’hui avec le fameux 99 : si vous
avez 99 dans votre numéro de Sécurité sociale, cela veut dire que vous
êtes né à l’étranger. [...]
En 1940 aussi, Vichy installe l’ordre des médecins, qui commence par
recenser les médecins juifs, les jette dehors, les dénonce, aide au
pillage de leurs cabinets. [...] L’ordre des médecins n’a pas été abrogé, le président qui avait
appliqué les lois antisémites n’a pas été inquiété, il a continué à
présider l’ordre pendant quinze ans après la fin de la guerre, sans
aucun problème. Il a simplement dit qu’il avait fait «ce qu’il pouvait pour sauver des Juifs»… [...]
Pareil, l’ordre des architectes, puis celui des experts comptables.
Vichy est une révolution qui supprime les syndicats, les partis
politiques, et met à la place des instances représentatives des
professions et des métiers, les corporations. Le premier président de
l’ordre des architectes est le célèbre Auguste Perret, l’architecte qui a
construit le Théâtre des Champs-Elysées et le palais d’Iéna. [...]
Le
concours du meilleur ouvrier de France est créé en 1941 à l’exemple du
Reichsberufswettkampf (concours professionnel du Reich). Le meilleur
ouvrier de France honoris causa, c’est Pétain. D’ailleurs, dans
son bureau, il y avait son grand diplôme «MOF». Dans la France de 2012,
le président de la République est toujours «meilleur ouvrier de France d’honneur».
La révolution nationale de Pétain remplace la lutte des classes par des commissions sociales. Vichy a créé les CE avec l’argent prélevé sur la masse salariale qui permettra de développer les villages de vacances, les loisirs en famille et toutes sortes de mesures sociales. Vichy invente les cantines - avant les ouvriers venaient avec leur gamelle - et les tickets-repas qui fonctionnent comme les tickets de rationnement. La création du menu à prix fixe est également liée aux restrictions alimentaires pendant la guerre. Beaucoup de mesures sociales ont été attribuées, à tort, au Front populaire. Plus tard le général de Gaulle confiera dans ses Mémoires, que «les doctrines sociales de la révolution nationale, organisation corporative, charte du travail, privilèges de la famille, comportaient des idées qui n’étaient pas sans intérêt».
[...] Les nazis sont obsédés par les maladies. [...] Donc les Allemands font pression sur Vichy pour instaurer le contrôle de
la population : carnet de vaccination, vaccinations obligatoires, la
médecine scolaire, la médecine du travail. Le certificat prénuptial
obligatoire avant le mariage, supprimé il y a quelques années, est copié
sur le certificat d’aptitude au mariage allemand. Il visait à repérer
la syphilis ; plus tard, il servira pour le sida. [...]
Handball, c’est un mot allemand, pas anglais. Le rugby devient à XV
parce que le rugby à XIII est trop anglais, et Vichy cherche à se
débarrasser de tout élément anglophone. Le gouvernement de Pétain se
rattache aux forces de l’Axe, on introduit alors le judo, un sport du
Japon, pays allié du Reich. [...] On inaugure à Val-d’Isère en 1943 le téléphérique le plus rapide du
monde, et Vichy crée la profession de guide de haute montagne. [...] L’idée d’un boulevard
périphérique [à Paris] est née en 1943 et non, comme on le croit, dans les
années 70. Et les autoroutes sont dessinées afin de relier Paris à
Berlin. [...] Il n’y avait pas d’école qui forme des techniciens et des
réalisateurs de cinéma. Et les Allemands avaient de l’avance grâce à
leur film en couleur Agfa. L’Institut des hautes études
cinématographiques ouvre en janvier 1944 sous la présidence de Marcel
L’Herbier. Henri Langlois y fait des conférences, le réalisateur Claude
Autant-Lara est au jury. Alain Resnais est de la première promotion de
l’Idhec.
[...] Mozart, avant la guerre, était rarement joué en
France. On jouait un peu de Wagner, du bel canto, pas Mozart. Arrivent
les Allemands, qui créent au printemps 1941 la semaine Mozart. [...]
La fête des mères est une invention pour répondre à la baisse de la
natalité. Il faut remonter la courbe, alors on développe le culte des
mères, le culte de la famille, et la fête des mères bien évidemment.
Vichy valorise la femme au foyer, la mère de famille nombreuse, Pétain
annonce qu’il sera le parrain de tout enfant qui est le seizième s’il y
en a quinze vivants… Mais plus d’un million d’hommes sont partis, sont prisonniers, et les
femmes sont mises au travail. Pétain les encourage à devenir
secrétaires, dactylos. La secrétaire est une image de Vichy. En même
temps, c’est une étape. Le gouvernement Laval les autorise à avoir leur
propre chéquier. Mais cette autorisation est supprimée à la Libération.
Incompréhensible… Les femmes entrent aussi pour la première fois dans la société
civile, on voit des reportages allemands sur la première femme au
conseil municipal qui célèbre un mariage. [...] Les historiens sont mal à l’aise. Prudents et critiques, par exemple
sur le travail des femmes. De même avec les lois importantes sur les
enfants délinquants. Vichy a un grand souci de l’enfant, qui n’est plus
vu comme un adulte en miniature mais comme un être avec des droits
propres, qui doit être sauvegardé, protégé, rééduqué. Les nouvelles lois
vont donc limiter sa responsabilité pénale, l’enfant délinquant n’est
plus envoyé dans des bagnes, mais dans des maisons de redressement. Tout
le monde croit que ces lois datent de 1945, de la Libération, alors que
la protection de l’enfant délinquant, c’est Pétain. On refoule
l’héritage parce que ce serait reconnaître que le régime de Vichy était
complexe, que Vichy, c’est aussi la France."
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